aux cabinets malgré l humour et la vertu

Cest en effet ce qui s’est passé et, à l’heure du bilan, quand le capitalisme réalise qu’il s’est peut-être bien tiré dans le pied, une course à la vertu s’amorce accompagnée par une nouvelle génération d’économistes, Paul Krugman ou le Prix Nobel Joseph Stiglitz, qui prêchent la régulation, le long-terme, l’éthique, le profit bien sûr mais par la création de BLAGUEPOEME Aux cabinets Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Facebook. Email atau telepon: Kata Sandi: Lupa akun? Daftar. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk. atau . Buat Akun Baru. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk. Malgrél'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses. Poussez ! poussez ! les constipés Le temps ici n'est pas compté Venez ! venez ! foules empressées Soulager là votre diarrhée Car en ces lieux souvent chéris Même le papier y est fourni. Soit qu'on y pète, soit BLAGUEPOEME Aux cabinets Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Facebook. Електронна адреса або номер телефону : Пароль: Забули назву облікового запису? Зареєструватися. Дізнайтесь більше про ZA GASY TIA MIVANITIKA Reconnaissance de la beauté – Gratitude – Espoir, optimisme et anticipation du futur – Humour et enjouement – Confiance en la vie, spiritualité et foi. Vous pouvez évaluer gratuitement et ainsi d'identifier facilement vos 5 principales forces de caractère, à partir d'un questionnaire de 240 questions en français : sélectionnez la langue française Site De Rencontre Entièrement Gratuit Pour Les Femmes. Malgré l'humour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgré la haine et la fiertéIl faut ici se défroquerMalgré l'amour et la tendresseIl faut ici montrer ses ! Poussez ! Les constipésLe temps ici n'est pas comptéVenez ! Venez ! Foules empresséesSoulager là votre diarrhée Car en ces lieux souvent chérisMême le papier y est qu'on y pète, soit qu'on y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? Graine de vérole ou de morpionN'oubliez pas d'vous laver l'fionDe ces WC tant usitésPréservez donc l' gloire à nos vespasiennesDe faïence ou de porcelaine !Que l'on soit riche ou bien fauchéJamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir !Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, watersTout l'monde y pose son derrièreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchéesNous voilà tous bien entrez aux cabinetsNous raconter vos p'tits secretsSavoir péter c'est tout un artPour ne pas chier dans son cet écrit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tôtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!! Pour ce lieu de passage obligé qui a inspiré les plus grands… Avant de quitter l’oublietteJetez vos yeux sur la cuvetteN’imitez pas ceux qui s’en vontLaissant leurs souvenirs au fond Prenez plutôt la balayetteVersez de l’eau avec douceurFrottez ensuite avec ardeurEt partez quand la place est nette. Voltaire Toi qui soulages ta tripeTu peux dans cet antre obscurChanter ou fumer la pipeSans mettre tes doigts au mur Stéphane Mallarmé LE PETIT ENDROIT Vous qui venez iciDans une humble posture, De vos flans alourdisDéposer un fardeau, Veuillez, quand vous aurez soulagé la natureEt déposé dans l’urne un modeste cadeau, Epancher de l’amphore un courant d’onde pureEt, sur l’autel fumant poser en chapiteau, Ce couvercle arrondi dont l’austère jointureAux parfums indiscrets doit servir de tombeau Poème d’Emmanuel Arago souvent attribué à tort à Alfred de Sand à envoyé ce poème à George Sand, sa mère. Ici viennent tomber en ruinesLes chefs d’oeuvre de la cuisine. Brillat-Savarin Cambronne — on y songe avec peine —Ne se fut pas montré bien français En criant aux Anglais le mot qui porte veine,C’était fatalement assurer leur succès. Tristan Bernard Chasseur sachant chasserIci sachez pousser. Louise de Vilmorin avait écrit dans les vastes et belles toilettes du relais de chasse de Jean de Beaumont, et sur un livre d’or prévu à cet effet dans ledit endroit. Dans ce lieu peu agréableMais pourtant indispensable,Tenez vous comme à tableFaites que la lunette Ressemble a votre assietteEt qu’il n’y reste aucune mietteCar c’est ici que tombent en ruinesAvec odeur et triste mine,Les restes de la cuisine Affichée dans les toilettes d’un restaurant de Lorraine AUX CABINETS Malgré l’humour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgré la haine et la fiertéIl faut ici se défroquerMalgré l’amour et la tendresseIl faut ici montrer ses fesses. Poussez ! Poussez ! Les constipésLe temps ici n’est pas comptéVenez ! Venez ! foules empresséesSoulager là votre diarrhéeCar en ces lieux souvent chérisMême le papier y est fourni. Soit qu’on y pète, soit qu’on y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? graine de vérole ou de morpionN’oubliez pas d’vous laver l’fionDe ces WC tant visitésPréservez donc l’intégrité Rendons gloire à nos vespasiennesDe faïence ou de porcelaine !Que l’on soit riche ou bien fauchéJamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir ! Qu’ils s’appellent chiottes, goguenots, watersTout l’monde y pose son derrièreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchéesNous voilà tous bien emmerdés. Entrez, entrez aux cabinetsNous raconter vos p’tits secretsSavoir péter c’est tout un artPour ne pas chier dans son falzar. Si cet écrit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tôtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!! Auteur inconnu ! Le quinquina est un arbuste dont l’écorce permet d’obte- nir la quinine, laquelle entre, comme on sait, dans la composition de la chloroquine. Il permet de lut- ter contre la fièvre. Les jésuites le rapportent du Pérou en 1649. On est alors sous Louis XIV. Assez vite, dans une France où la fièvre est partout, mortelle et récurrente, liée entre autres aux nombreux maré- cages, étangs et marais, comme on le voit dans Ridicule, le film de Patrice Leconte, le quinquina fait fureur. Il apparaît dans les salons, les lettres, les livres, et même dans les cabinets. Dans un monde sou- mis aux médecins de Molière et dépourvu d’antalgiques, la mort et la souffrance sont partout, chez les puissants comme chez les autres. La Fontaine le rappelle Pandore, que ta boîte en maux était féconde ! /Que tu sus tempérer les dou- ceursdecemonde!/Apeineen sommes-nous devenus habitants, / Qu’entourés d’ennemis dès les premiers instants, / Il nous faut par des pleurs ouvrir notre carrière / On n’a pas le loisir de goûter la lumière.» Fièvres répandues dans les airs» Comme le quinquina n’est pas sans efficacité, beaucoup y voient donc un remède miraculeux. Les temps d’épidémie activent un mélange d’information, de charlatanisme, de politique et d’opportunisme. Le sujet ou le citoyen se trouve écar- telé par ces différents chevaux. La situation lui permet rarement de savoir quel est le bon. Les saillies spectaculaires du professeur Raoult et les réactions qu’elles provoquent rappellent les aventures du quin- quina. Ni la chloroquine du léonin et spectaculaire notable marseillais ni le Président qui a rendu visite à celui-ci n’ont bénéficié, comme le quinquina et comme Louis XIV, du soutien et de la soumission de La Fontaine. Lequel publie, en 1682, un poème célébrant d’un même élan le médicament et le Roi-Soleil, tout en étant candidat malheureux à l’Académie. Le poème du quinquina, divisé en deux chants, est un petit événement poétique, scientifique et mon- dain. La Fontaine fréquente alors le salon de Madame de La Sablière et il est devenu l’ami d’un médecin célèbre, François de La Salle, dit Monginot, dont un texte, De la gué- rison des fièvres par le quinquina, a beaucoup de succès. La Fontaine utilise ce sujet à la mode, qu’il vul- garise et politise, pour montrer sa virtuosité. A la cour de Louis XIV, les guéris par le quinquina sont exhibés, invités, commentés. Ce sont des rescapés du fiévreux péché humain. Dans le premier chant, le poète décrit en effet l’humanité, enfant de Prométhée, soumise à la colère et à la jalousie des dieux. L’Olympe lui a envoyé pestes, fièvres, poisons répandus dans les airs. / Pandore ouvrit sa boîte ; et mille maux divers / S’en vinrent au secours de notre intempérance.» Comme en 1720 dans le Journal de l’année de la peste, de Daniel Defoe, le créateur du confiné Robinson Crusoé, l’homme est responsable du mal qui l’accable. Son appétit, ce qu’on n’appelle pas encore sa volonté de puissance, l’a condamné. Dieu, les dieux, la Providence, la nature, appelez ça comme vous voudrez, quelque chose qui le dé- passe en tout cas, lui présente la note, et elle est salée. La fièvre en fait partie. Heureusement, nous dit La Fontaine, un des dieux fut touché du malheur des humains ; / C’est celui qui pour nous sans cesse ouvre les mains ; / C’est Phébus Apollon ; de lui vient la lumière, / La chaleur qui descend au sein de notre mère.» Phébus a bien sûr choisi Louis XIV, le Roi-Soleil, le majestueux syno- nyme du Dieu, pour manifester sa générosité. Il ne semble pas que l’actuel président, ni d’ailleurs la plupart des dirigeants de ce monde, ait bénéficié d’une telle mansué- tude. Il faut mériter le remède, et l’écrivain qui vous célèbre en le célébrant. On apprend bien des choses dans ce poème, en particulier sur les bons sauvages que les fièvres, mais surtout les médications épargnent. Avec humour, La Fontaine croit savoir que chez les peuples sans lois, sans arts et sans sciences» ; les remèdes fréquents n’abrègent point leurs jours, / Rien n’en hâte le long et le paisible cours. / Telle est des Iroquois la gent presque immortelle /La vie après cent ans chez eux est encor belle. / Ils lavent leurs enfants aux ruisseaux les plus froids ; / La mère au tronc d’un arbre, avecque son carquois, / Attache la nouvelle et tendre créature ; / Va sans art apprêter un mets non acheté. / Ils ne tra- fiquent point les dons de la nature ; […]. Enfin il faut mourir ; car sans ce commun sort / Peut-être ils se mettraient à l’abri de la mort / Par le secours de l’ignorance.» Ils ne trafiquent point les dons de la na- ture ces Iroquois ressemblent aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes qui, contrairement aux punks, ne paraissent pas coiffés de crêtes ; mais il faut apprécier la chute, précise et cruelle, qui rebat des cartes rousseauistes qui semblaient distribuées. Les dieux sont ambigus et maîtres, comme tant de patrons, des injonctions contradictoires. Ils détestent l’audace de Prométhée, mais ils lui ont donné le goût de la connaissance Pour nous, fils du savoir, ou, pour en parler mieux, /Esclaves de ce don que nous ont fait les dieux, / Nous nous sommes prescrit une étude infinie ; / L’art est long, et trop courts les termes de la vie. / Un seul point négligé fait errer aisément.» Et La Fontaine se lance dans une longue description rimée et informée aux meilleures sources médicales de l’époque, comme il ne cesse de le rappeler de la fièvre et du remède. Je n’en citerai que deux passages. Sa force, c’est l’âpre, c’est l’amer» D’une part, voici le médicament et sa notice Cet arbre ainsi formé se couvre d’une écorce / Qu’au cinnamome on peut comparer en couleur. / Quant à ses qualités, principes de sa force, / C’est l’âpre, c’est l’amer, c’est aussi la chaleur. / […]. Mais la principale vertu / Par qui soit ce ferment dans nos corps combattu / C’est cet amer, cet âpre, ennemis de l’acide, / Double frein qui, domptant sa fureur homicide, / Apaise les esprits de colère agités.» La maladie est décrite dans le lan- gage des dieux», en termes mytho- logiques mais aussi psychologiques, comme si le virus s’appelait Phèdre ; et, lorsqu’on lit la fièvre exerce en vain ses fureurs impuissantes / D’autres temps sont venus ; Louis règne ; et les dieux / Réservaient à son siècle un bien si précieux», c’est comme si Thésée donnait au public une morale politique à la maladie. Cette morale conviendrait aujourd’hui aux divers fauves pris dans les phares de l’événement, à ces fauves qu’on élit pour gouver- ner ; mais elle n’est plus d’actualité. D’autre part, voici une partie de l’ordonnance La base du remède étant ce divin bois, / Outre la cen- taurée on y joint le genièvre ; / Faible secours, et secours toutefois. / De prescrire à chacun le mélange et le poids, / Un plus savant l’a fait examinez la fièvre, / Regardez le tempérament ; / Doublez, s’il est besoin, l’usage de l’écorce ; / Selon que le malade a plus ou moins de force, / Il demande un quina plus ou moins véhément. / Laissez un peu de temps agir la maladie / Cela fait, tranchez court ; quelque- fois un moment / Est maître de toute une vie.» On apprend ailleurs que Nulle liqueur au quina n’est contraire / L’onde insipide et la cervoise amère, / Tout s’en imbibe ; il nous permet d’user / D’une bois- son en tisane apprêtée.» Comme un grog, en somme. Le plaisir enve- loppe la potion. A l’heure des soins, pas de scrupules L’actuel virus semble être né en Chine. D’où viendra le remède, s’il vient ? De Chine, peut-être ? On verra bien. La Fontaine, lui, se de- mande très vite pourquoi le brave Apollon a fait pousser l’écorce du quinquina si loin du centre civilisé du monde, des peuples connus» Entre elle et nous s’étend tout l’empire des flots. / Peut-être a-t-il voulu la vendre à nos travaux ; / Peut-être il la devait donner pour récompense / Aux hôtes d’un climat où règne l’innocence.» Et revoilà le bon sauvage, dont l’homme civilisé a vite fait de tirer parti. Tout mal a son remède au sein de la nature», mais la nature s’est éloignée des hommes qui la domestiquent, qui s’en émancipent, et il leur faut en retrouver la vertu dans l’un de ces endroits reculés qui, du temps de La Fontaine, existaient encore. Il leur faut aussi, naturellement, se repentir et se réformer, pour re- trouver la mesure. C’est une morale apparente du poème Corrigez- vous, humains ; que le fruit de mes vers / Soit l’usage réglé des dons de la nature.» Nicolas Hulot ne dirait pas autre chose, plus longuement et moins bien. Mais cette morale n’est pas sentimentale, ni entière. Elle doit elle-même être tempé- rée, autrement dit nuancée par un pragmatisme cher à La Fontaine Que si l’excès vous jette en ces ferments divers, / Ne vous figurez pas que quelque humeur impure / Se doive avec le sang épuiser dans nos corps ; le quina s’offre à vous, usez de ses trésors.» A l’heure des soins, pas de scrupules. Et, avant de célébrer une dernière fois le roi comme il se doit, le poète précise Eternisez mon nom, qu’un jour on puisse dire Le chantre de ce bois sut choisir ses sujets ; / Phébus, ami des grands projets, /Lui prêta son savoir aussi bien que sa lyre.» Telle est la véritable morale du poème, d’un poème qui ne cesse de mettre en scène l’exploit d’écriture de l’auteur au sein même du récit qu’il développe Route qu’aucun mortel en ses vers n’a tentée / Le dessein en est grand, le succès malaisé ; / Si je m’y perds, au moins j’aurais beaucoup osé.» Si l'on en croit sa prolifique actualité, Zappa n'est pas mort, il sent juste un peu bizarre. Rien que pour l'année 2016, un demi-siècle très exactement après la sortie de Freak Out!, premier album des Mothers of Invention, les thuriféraires du prophète freak ont pu se mettre sous la dent un documentaire remarqué au festival du film de Sundance et trois nouveaux albums inédits. Enfin, pour les francophones, les éditions Gallimard viennent de publier une nouvelle biographie du guitar hero dadaïste, dans la collection Folio 1.Le tout dans une période fort agitée sur la planète Zappa. Depuis le décès, en octobre 2015, de sa femme Gail – gardienne du temple procédurière qui avait fait du compositeur une marque jusqu'à la moustache déposée et de ses archives un fonds de commerce 60 albums posthumes ! –, les héritiers du Zappa family trust se font la guerre par avocats interposés. Dweezil Zappa, l'aîné guitariste qui joue sur les scènes internationales l'œuvre paternelle à la tête du groupe Zappa Plays Zappa depuis dix ans, s'est soudainement vu interdire par son frère Ahmet, gestionnaire du trust, le droit de faire toute référence à leur père – à moins de s'acquitter de nouveaux droits d'exploitation prohibitifs. La tournée actuelle s'appelle donc Dweezil Zappa Plays Whatever The F%k He Wants, Cease & Desist Tour», soit Dweezil Zappa joue ce qu'il a envie de jouer putain, ordonnance de cessation et d'abstention».Autant de raisons de rencontrer le dernier biographe français de Frank Zappa, Guy Darol, romancier et zappaologue confirmé, auteur de cinq livres sur le guitariste. A priori, on pourrait penser le sujet épuisé, notamment par la trilogie ultra-érudite bien que limite hermétique pour les non-spécialistes signée Christophe Delbrouck dans les années 2000 Editions du Castor astral. Et pourtant, à l'opposé de cette approche quasi talmudique, Darol s'attache à faire le récit d'une vie» de façon synthétique et grand public, avec notamment, un focus sur l'enfance méconnue de l'iconoclaste et ses combats politiques, qui n'ont jamais été autant d'actualité», selon Darol. Le contexte actuel de replis identitaires et de montée des populismes éclaire d'une lumière particulière la vie et l'œuvre satirique de ce totem de la contre-culture américaine à la fois pourfendeur du religieux, mais d'une grande méfiance, voire d'un certain conservatisme, vis-à-vis des utopies du XXe siècle du flower power au communisme et du politiquement correct» livre débute par une généalogie poussée de la famille Zappa, de ses aïeux siciliens à l’arrivée de son père en Amérique, avant un récit détaillé et rare de ses jeunes années…Guy Darol On y comprend de nombreux aspects de sa personnalité adulte. D'abord, cette passion juvénile et symbolique pour la chimie il passait son temps à chercher la formule de la poudre à fusil pour préparer ses pétards artisanaux… Ensuite, Zappa, c'est un enfant de l'immigration. Son père a quitté la Sicile au début du XXe pour s'installer à Baltimore [au nord de Washington, ndlr] où il a eu de grandes difficultés à s'insérer dans la société américaine. A l'époque, les Siciliens étaient vus comme des bons à rien, sales et répugnants, avec une propension à soulever des émeutes. Le père de Zappa lui a tout raconté, ça l'a autant meurtri que marqué. D'où son antiracisme, lui qui fut l'un des premiers rockeurs à s'entourer de musiciens de toutes origines Noirs, Latinos, etc. Quitte à se voir interdire de jouer dans certains clubs. C'est aussi ça qui fait que Zappa est l'homme de tous les mélanges, mais aussi un fan de doo-wop et de r'n'b, musique d'émancipation noire dans laquelle il a toujours qui n’empêchait pas Zappa d’être très patriote…Absolument, il se sentait farouchement Américain, très attaché à la Constitution [et surtout au Ier amendement liberté de religion, d'expression, de la presse, de réunion] mais aussi lucide sur le fait que son pays, malgré sa grandeur apparente et sa puissance, était culturellement petit», très jeune encore à ce niveau-là…Et pourtant il aurait dit Il n’y a pas d’enfer, juste la France.»Rires Oui, mais il faisait surtout référence à ses conditions de tournée ici, au fait que l'acoustique des salles était souvent mauvaise, à la vétusté des hôtels avec encore des toilettes à la turque, ce genre de choses. Il avait un rapport très contradictoire avec l'Europe s'il se sentait totalement américain, c'est en Europe qu'il avait son meilleur public, le plus fidèle, et là qu'il a eu la plus grande reconnaissance. Et ses meilleures année, le documentaire Eat That Question, compilation d’interviews de Zappa, a tenté de tracer les contours de sa pensée et son influence. Le mois dernier, Bryce Dessner, du groupe indé The National, a joué The Perfect Stranger avec l’ensemble intercontemporain à la Philharmonie de Paris… Y aurait-il un regain d’intérêt pour Zappa?Je l'espère et j'ai cette impression aussi. Je milite pour que cette voix et cette posture musicale et politique soit entendue. Dans le monde du jazz en particulier, son nom circule de plus en plus, on le voit comme un compositeur sérieux, un pionnier du décloisonnement des styles et de l'effacement des genres. Quant à son regard acerbe et acéré sur l'Amérique aux prises avec le fondamentalisme sous toutes ses formes et les dérives de la société de consommation, eh bien, on en voit la justesse aujourd'hui. Quand on pense qu'un créationniste [le Républicain Ben Carson] est pressenti pour entrer dans le cabinet de Trump ! Ce sont des choses qu'il dénonçait en temps réel, au moment où elles émergeaient. C'est comme s'il était toujours en campagne électorale – d'ailleurs, il y a eu cette idée qu'il allait se présenter en 1992…C’était sérieux ?Le sérieux avec Zappa, ça a toujours été la grande question. Does humour belong in music ?» Est-ce que l'humour peut s'intégrer à la musique ?», demandait-il. Je pense qu'il avait le même questionnement avec la politique. En tout cas, dans la dernière tournée de 1988, c'est véritablement une campagne qu'il mène sur scène, contre ce qu'il appelle les bouffons du capitole» et les prédicateurs chrétiens, tout en incitant les jeunes à aller voter. Il disait Si Nixon et Reagan ont pu faire de telles conneries, je ne peux pas faire pire.» Il avait quand même envisagé de faire une étude de faisabilité, et avait un réseau prêt à le soutenir. Puis la maladie l'a rattrapé et il n'était pas en état de faire quoi que ce soit en 1992 [Zappa est décédé d'un cancer en 1993]. Il se voyait comme un dénonciateur d'impostures, quels que soient les partis – farouchement anti-reaganien, il s'était aussi attaqué au leader démocrate noir Jesse Jackson à cause de ses sympathies pour Fidel Castro. C'était son côté anticommuniste, un des rares sujets sur lequel il s'entendait avec son père. Il a d'ailleurs refusé une tournée de six mois en URSS et a été accueilli en héros à Prague par Václav Havel !Ce qui laisse pantois en l’écoutant aujourd’hui, c’est à quel point certains de ses textes sont osés, voire offensants…Il était complètement sans filtre, c'était une autre époque. On peut d'ailleurs se demander s'il pourrait s'en tirer sur scène avec ça aujourd'hui. Cela dit, il a été censuré très tôt en 1971, le Royal Albert Hall [de Londres] annule à la dernière minute son concert après que son administratrice ait lu les livrets de ses disques. Par la suite, il a eu des problèmes avec quelques féministes, a été taxé d'homophobie à cause de Bobby Brown et la chanson Jewish Princess a été attaquée par certaines ligues antiracistes. Derrière les blagues salaces, il cherchait surtout à se moquer de tout système de pensée. D'où son combat contre l'instauration du fameux autocollant Parental Advisory Explicit Lyrics» [Vigilance parentale paroles explicites»] et sa virulente défense de ce que les ligues de vertu appelaient le porn rock» dans les années a-t-on l’impression que Zappa n’est pas vraiment entré dans le panthéon de la pop culture des seventies ?Il s'est toujours dérobé au système des marchandises standardisées. We're Only in It For the Money 1968 [On fait ça seulement pour l'argent»], pastiche du Sgt Pepper's des Beatles, est une mosaïque de tubes en puissance. Mais systématiquement, il casse ses jouets. Pas pour les rendre inaudibles, mais pour en tuer le potentiel commercial, dans une volonté de déjouer le système…D’un autre côté, il se comportait comme un vrai chef d’entreprise avec ses musiciens…On a essayé de le rattacher à toutes les doctrines, du marxisme au situationnisme. Dans son autobiographie, il se définit en tant que conservateur pragmatique». En plein Summer of Love [à San Francisco, l'été 1967], il a une posture radicale sur la drogue ses musiciens peuvent se défoncer autant qu'ils le veulent chez eux, mais dès qu'ils répètent ou enregistrent pour lui, ils ne doivent toucher à rien. Un homme complexe plus que de contradictions. D'un côté une démarche libertaire presque anarchiste, de l'autre une façon de travailler très sérieuse, comme un entrepreneur. Sauf qu'il n'a jamais tiré de grands profits de sa musique, il s'autofinançait et a toujours perdu de l' expliquez-vous la guerre fratricide à laquelle se livrent ses héritiers ?Dweezil a renoncé à une carrière prometteuse de guitariste pour se dévouer entièrement à la figure paternelle – et il l'a fait avec un groupe de qualité, appliqué. Le seul problème, c'est qu'il a le charisme d'une endive et n'a pas la drôlerie de son père. Quant au reste de la famille, que ce soit Ahmet ou Moon Unit [qui chanté sur Valley Girl, le seul single de Zappa classé au Top 40], pour le coup, ils sont vraiment dans la maxime We're only in it for the money», soit l'exploitation d'un capital. On pensait qu'avec la mort de Gail Zappa, les choses allaient se détendre, que les nombreux tribute bands et festivals harcelés par les assignations en justice allaient pouvoir souffler – il était quasiment devenu impossible de jouer la musique de Zappa ! Ça semble mal confrère pourtant féru de psychédélisme seventies nous a confié la raison de son aversion pour Zappa le sarcasme constant. A-t-il un jour été premier degré dans sa musique ?Oui je pense, avec Pierre Boulez notamment, quand celui-ci joue son œuvre à Paris en 1984. Zappa avait découvert le Marteau sans maître adolescent c'est l'aboutissement d'une vie, la consécration. La représentation, hélas, ne lui plaira pas – il est déçu par les musiciens de l'orchestre qui jouent plus la montre que sa musique. Mais l'expérience l'encourage à se lancer dans la composition de The Yellow Shark, dernier artefact de sa discographie sortie de son vivant, avec Peter Rundel, un chef d'orchestre qui lui apporte enfin, bien que très tardivement, satisfaction. Dès son enfance, il veut être compositeur, comme Varèse, et à la fin de sa vie, il y arrive. Il y avait chez lui cette obsession de boucler la boucle.1 Frank Zappa, Guy Darol, Folio Biographies, 352 pages, 9,20 €. Aux cabinets Malgré l'humour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgré la haine et la fiertéIl faut ici se défroquerMalgré l'amour et la tendresseIl faut ici montrer ses ! poussez ! les constipésLe temps ici n'est pas comptéVenez ! venez ! foules empresséesSoulager là votre diarrhéeCar en ces lieux souvent chérisMême le papier y est qu'on y pète, soit qu'on y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? graine de vérole ou de morpionN'oubliez pas d'vous laver l'fionDe ces WC tant usitésPréservez donc l' gloire à nos vespasiennesDe faïence ou de porcelaine !Que l'on soit riche ou bien fauchéJamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir !Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, watersTout l'monde y pose son derrièreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchéesNous voilà tous bien entrez aux cabinetsNous raconter vos p'tits secretsSavoir péter c'est tout un artPour ne pas chier dans son cet écrit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tôtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!!

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